En 2020, les services douaniers belges ont saisi 410 millions de cigarettes illégales, soit deux fois plus que l’année précédente. En outre, pas moins de 18 usines ou lieux de stockage illégaux de tabac et de cigarettes de contrefaçon ont été démantelés sur le territoire belge, contre 14 en 2019.

Même si ce n’est probablement que la partie émergée de l’iceberg, ces chiffres en disent long.  Le commerce des produits du tabac illégaux devient de plus en plus intéressant et lucratif. L’augmentation des accises en Belgique et dans nos pays voisins est le moteur de cette croissance explosive du commerce illicite. Depuis le 1er janvier 2021, les accises sur le tabac dans notre pays ont sensiblement été augmentées. Il va sans dire que cela rend les cigarettes de contrefaçon encore plus attrayantes. Les organisations criminelles voient leurs marges bénéficiaires augmenter… grâce à la politique du gouvernement en matière d’accises.

Les magasins de journaux mis sous pression

Le commerce illicite est un fléau pour les magasins de journaux et les petits commerces de proximité. Ils ne peuvent pas concurrencer les prix des produits du tabac illégaux. C’est un problème considérable, surtout pour les magasins de journaux qui dépendent fortement des revenus de la vente de tabac. Le secteur est donc soumis à une forte pression. Une étude réalisée en 2019 par le SPF Economie a révélé qu’au cours de la décennie précédente le nombre de magasins de journaux indépendants a chuté de 38,8% pour arriver au chiffre de 2.293. Le commerce illégal de tabac joue un rôle majeur dans cette tendance.

Les droits d’accises et la TVA au profit des organisations criminelles

Enfin, le Trésor belge souffre également de ce commerce illégal. Chaque cigarette vendue illégalement est une cigarette sur laquelle aucunes accises ni TVA n’est payée à l’État. Cet argent – environ 75 % du prix de détail – est directement versé aux organisations criminelles qui s’enrichissent à vue d’œil.

Une histoire sans fin

Pour Cimabel, la fédération belgo-luxembourgeoise des fabricants de cigarettes, la lutte contre le commerce illégal du tabac est une priorité absolue. Nous apprécions les efforts des services douaniers pour enrayer ce phénomène, mais tant que la politique visera unilatéralement à augmenter les droits d’accises, les services douaniers devront inévitablement continuer à travailler alors que le robinet de la profitabilité du commerce illégal continue de couler à flot.

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