Cimabel, l’association sectorielle des fabricants de tabac, met en doute la faisabilité et l’utilité de certaines mesuresdu plan anti-tabac que le ministre Vandenbroucke a présenté le 2 décembre

Qui fera respecter l’interdiction de fumer ?

Que le ministre veuille réduire le tabagisme dans les lieux publics et certainement dans les lieux fréquentés par les enfants est une ambition justifiée. Cependant, la question est de savoir comment l’appliquer ?.  Le fait que l’annonce suscite immédiatement des réactions de la part de parcs de loisirs tels que Plopsalandqui disent – à juste titre – ne pas pouvoir garantir l’application de la loi, met en évidence le problème : annoncer des mesures politiques sans consultation préalable des secteurs concernés est problématique et témoigne d’un manque de sérieux et de responsabilité politique. 

Comment les commerçants supporteront-ils le coût supplémentaire lié à l’interdiction d’étalage ? 

Tout le monde sait qu’en ces temps de crise les buralistes et tabacs-presse sont en mauvaise posture sur le plan économique. Investir dans des armoires fermées pour cacher les produits du tabac à la vue de tous est probablement la dernière chose qu’attendent les commerçants déjà fortement touchés par la crise. En outre, le fait que les commerçants devront faire des efforts supplémentaires pour aller chercher les produits qui seront cachés, créera des problèmes supplémentaires déraisonnables, notamment en termes de relation-clientet de sécurité.  De plus, les paquets de cigarettes en Belgique sont déjà sous un format neutre, ou les noms et marques des produits sont peu voire non-lisibles du consommateur et du distributeur. Y ajouter l’obligation supplémentaire de cacher les paquets de cigarettes est davantage un casse-tête pour les revendeurs de tabacs qu’une mesure limitative de consommation. 

Encore un exemple de ce à quoi ressemblent les politiques si elles n’ont pas été discutées au préalable avec les secteurs concernés.

Quel est l’effet d’une interdiction d’étalage ? 

Le Ministre semble penser que le simple fait de voir un paquet de cigarettes incite les gens à fumer. C’est très discutable pour un responsable politique qui aime se vanter d’avoir une politique fondée sur des preuves. Il n’existe aucune preuve scientifique sérieuse que les fumeurs sont motivés par des achats impulsifs, et encore moins dans un pays passé sous paquets neutres. En revanche, il a été prouvé que le fait de cacher les produits du tabac et de les vendre (littéralement) « sous le comptoir » favorise davantage le commerce illicite.  Il suffit de constater les effets de l’interdiction d’étalage introduite en Irlande en 2009. Depuis, le commerce illicite y sévit… au détriment du commerçant, ainsi que des revenus du gouvernement.

Les commerçants méritent mieux

Cimabel peut comprendre que le gouvernement veuille réduire la consommation de tabac, mais ce n’est pas parce que l’objectif est louable qu’il justifie l’utilisation de moyens irréfléchis et inconsidérés.  Les détaillants, les exploitants de parcs de loisirs et d’autres espaces publics ciblés ainsi que les consommateurs fumeurs méritent mieux.

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