1 cigarette sur 5 échappe au fisc belge et cela nous coûte 700 millions

Une étude récente (réalisée entre le 18 avril et le 9 mai 2022) montre que 21,8 % de toutes les cigarettes consommées en Belgique n’étaient pas taxées dans notre pays. En d’autres termes, plus d’une cigarette sur cinq fumées dans notre pays échappe au fisc belge. 

Le phénomène est connu depuis un certain temps, mais il semble s’amplifier de façon spectaculaire. Par rapport à la précédente étude semestrielle (réalisée en octobre 2021), cette part est passée de 13,8% à 21,8%. La nouvelle augmentation drastique des droits d’accises introduite le 1er avril 2022 a sans aucun doute incité encore plus de fumeurs à rechercher des cigarettes bon marché. Et celles-ci sont apparemment de plus en plus faciles à trouver. 

Sur ces 21,8%, 1,9% sont des contrefaçons et donc illégales. Les 19,9% restants sont des cigarettes légales mais achetées hors de la Belgique dans des pays où les prix sont plus bas car la pression fiscale y est moins forte. Ces cigarettes trouvent de plus en plus facilement leur chemin vers notre pays notamment par le biais de gangs organisés qui introduisent en Belgique, à grande échelle, des cigarettes bon marché en provenance de l’étranger. En les revendant ici, ils y font des bénéfices considérables, tout en les revendant en dessous du prix élevé du marché belge. 

La Belgique est inondée de cigarettes bon marché en provenance de Bulgarie, de Pologne et de Turquie.

Notons que plus de la moitié des cigarettes achetées à l’étranger proviennent de Bulgarie (51,38%), suivi de la Pologne (7,8%), de la Turquie (6,88%) et de la Roumanie (3,67%).   

Le fait que ces pays ne soient pas des destinations touristiques populaires renforce le soupçon de l’existence de circuits organisés qui exploitent rapidement et efficacement la demande croissante de cigarettes bon marché de la part des consommateurs belges qui veulent éviter les accises élevées dans leur propre pays.  

D’autres pays figurant dans le top 10 sont l’Espagne, la Biélorussie et l’Algérie. Tous des pays où les cigarettes sont bien moins chères que dans notre pays. 

Les services douaniers belges font un excellent travail, mais le gouvernement reste aveugle

Cimabel, la Fédération belgo-luxembourgeoise des fabricants de cigarettes, continue d’attirer l’attention sur la nécessité de prendre au sérieux la contrebande et le commerce illégal de cigarettes. Au cours des deux dernières années, les douanes belges ont enregistré les unes après les autres une quantité record de cigarettes illégales. Leurs efforts méritent d’être salués.  

Mais tant que le gouvernement fédéral continuera à augmenter drastiquement les accises sur les produits du tabac année après année, la demande de cigarettes bon marché continuera à croître et les organisations criminelles poursuivront leurs pratiques illégales sur le territoire belge.  

Cimabel appelle donc le gouvernement fédéral à ne pas être aveugle à la réalité qui est une fois de plus confirmée par cette nouvelle étude. La spirale des augmentations successives des accises ne fonctionne pas, au contraire.  Alors que l’État manque de revenus, en augmentant les accises sur le tabac, le gouvernement permet paradoxalement à des organisations criminelles de s’enrichir, sans pour autant considérablement augmenter ses propres recettes fiscales. Sourd de tout avertissement, le gouvernement continue dans cette direction, notamment en préparant dans son  futur plan anti-tabac interfédéral « une augmentation significative du niveau général des prix et la suppression de la différence de prix entre les différentes catégories de produits du tabac ».  Aucun doute que les organisations criminelles seront ravies de l’apprendre et d’augmenter leur business en Belgique. 

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